Note bien
J’ai
encore de la bile dans la bouche, de l’essence de rage qui déboule au fond de
ma gorge. Du mal à tenir ce putain de crayon pour écorcher la feuille de mes
maux. Entre mes cils couverts de sueurs, je perçois flotter ta face de
bourgeois immonde. Ton ricanement gras. Ta suffisance crasse. Et entre les
sillons, le pus de ton âme. Tu pleurais de rire, je l’ai vu. Je t’ai vu te
repaître de ma misère, t’en gaver la panse. Tu iras gerber le trop-plein dans
tes meetings, entre la bouchée fine et le pétillant soufré. Le Diable peut
dormir tranquille, tant que toi, mon salaud, tu vadrouilles sur notre vieux
caillou. Je rêve de toi emballé dans du cellophane. Des centaines, oui des
centaines, de tout petits sachets de cellophane. Que je remplirais un à un de
t’avoir réduit en la purée immonde que tu mérites d’être.
Mais
à la place, ce soir, je devrais expliquer pourquoi on bouffera pas à la maison.
Rassurer ma femme, que je finirais pas comme le Bruno, sous le premier train
demain. Qu’on s’en sortira. Que je ferais ce qu’il faut.
Ce qu’il faut.
Me
trouver un autre gros sale con pour m’enfiler un nouveau godemichet dans le
cul. Subir pour survivre. Sans ciller. Sans hurler. Sans me plaindre. Parce que
ouais, quand même, je suis payé, non ? Comme tous mes milliers de
camarades, à lécher votre merde pour tenter d’en extirper de quoi béqueter. Ce
soir, faudra que je regarde mes gosses en face sans faillir, sans te voir toi,
ou tes congénères, vous les farcir dans une poignée d’années.
Mais
je te promets un truc, immonde raclure, tant que je vivrais, je vous
arracherais chaque minuscule parcelle d’espoir pour les offrir à mes mômes. Et
avant même que tu arrives à nouveau à faire éjaculer ta grosse bite, je leur
aurais accroché plus d’étoiles et de soleils que le ciel ne peut en contenir.
Compte sur moi. Connard. Je lâcherais rien.
Compte sur moi. Connard. Je lâcherais rien.
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